Chaos Calme, Anne-Sophie Costenoble
Chaos calme de Anne-Sophie Costenoble (Photographie), Philippe Pujol (Texte), Marc Mawet (Préface)
Le quartier de la Cayolle, situé entre le Parc National des Calanques et la ville de Marseille a une histoire particulière. Érigé au sortir de la guerre sur l’ancien camps du Grand Arenas, on peut y lire le récit des migrations avec l’arrivée de plusieurs communautés : prisonniers russes et allemands, travailleurs coloniaux indochinois, juifs en partance pour Israël, immigrés maghrébins, familles roms ou marseillaises expulsées en quête d’un relogement. Lieu de transit, de mise à l’écart, mais aussi terre d’accueil et de solidarité. Un important programme de rénovation urbaine est en cours, quartier en voie de gentrification, on parle de «renouvellement urbain», de «décloisonnement social», de «géographie rêvée», de «zone neutre». Certains habitants ont trouvé les clés et le discours, d’autres semblent mis à l’écart, engloutis par un quotidien difficile, un monde rétréci, une colère sourde.
Calm Chaos Anne-Sophie Costenoble (Photography), Philippe Pujol (Text), Marc Mawet (Preface)
Nestled between the Calanques National Park and the bustling city of Marseille, the Cayolle neighborhood has a story unlike any other. Built in the aftermath of World War II on the grounds of the former Grand Arenas camp, it bears the imprints of migration waves that have shaped its history: Russian and German prisoners of war, colonial workers from Indochina, Jewish families en route to Israel, North African immigrants, Roma families, and displaced Marseillais in search of a new home. A place of transit and exclusion, yet also one of refuge and solidarity. Today, Cayolle is undergoing a major urban renewal project, teetering on the edge of gentrification. Terms like "urban regeneration," "social integration," and "dream geographies" are thrown around, painting an idealized picture of the transformation. But beneath these promises, the reality is more complex: while some residents have found their footing and a voice in the narrative of change, others remain marginalized, engulfed by daily struggles, a shrinking world, and a quiet but pervasive anger.