Mémoire de poche, Manuela Plossu
Mémoire de poche, dessins, peintures de Manuela Plossu - Préface d'Elisabeth Foch
Il y a la marche, les montagnes, celles de Oaxaca, ses couleurs et ses odeurs, une nature si bouleversante lorsque l’on vient d’une culture occidentale. J’ai décidé d’y voyager pour quelques mois, pas seulement pour voir cette terre, mais pour la comprendre, pour m’en imprégner.
Dans la démarche de peindre les cailloux, ce n’est pas simplement le fait de vouloir retranscrire une émotion, mais plutôt laisser le dialogue de la nature se révéler à moi. Il faut être fidèle à la forme, aux lignes, essayer de percevoir le dessin qui s’en dégage avant de poser le pinceau ; observer l’élément avec attention, dans son ensemble, mais aussi dans ses détails.
Les détails, c’est ce qui m’a beaucoup marqué, et ce dont je m’inspire à mon tour dans le dessin... Un petit carnet de poche, de l’encre de chine, et un pinceau, ou juste un stylo bic parfois, le matos rudimentaire pour pouvoir voyager avec dans la poche, de quoi « croquer » un cadrage plaisant ! C’est aussi ce que j’apprécie dans la miniature, le sens du détail, d’un travail minutieux, de la maîtrise, du raffinement, d’une forme de « grandiose » finalement ! Je pense au travail incroyable du photographe Masao Yamamoto par exemple...
Il y a la marche, encore, ces moments de partage avec mon père (Bernard Plossu), il m’emmène un jour se balader du côté de Prapic où je commence à peindre mes premiers cailloux. Une autre fois, nous partons visiter ce musée de la miniature, dont les créations sont réalisées par Joel et Maryse Dedianne, à Bonnay, en Bourgogne, très sûrement l’un des endroits les plus insolites et les plus surprenants qu’il soit ! Et le voyage retour, avec de petits cailloux en poche pour terminer le travail, la tête pleine d’inspiration de la terre mère !
Manuela Plossu