Je photographie ici ma peur de faire partie du monde, Nicolas Quinette
Il y a quelques années produire des photos m’est apparu un peu vain tant j’avais l’impression qu’une fois faites elles ne s’ancraient nulle part et finissaient trop souvent rangées dans des boites comme des images mortes. C’est à cette époque que je me suis mis à insérer dans des carnets les photos que je faisais au jour le jour, les mêlant à des notes que je consignais par ailleurs. Et d’un coup c’est comme si mes photos avaient trouvé leur place, une place qui les mettait en lien avec les bruits du monde —les mots, les voix, les histoires qui traversaient ma vie et celle de ceux que je photographiais. Et depuis chaque photo insérée dans ces carnets fait remonter des paroles, des tremblements, des silences qui associés à elle forment des moments de vie, vus et dits en noir et blanc. Mis bout à bout ils déroulent ici 3 années de vie (2014 à 2017) faites de temps forts (morts et naissance de proches) et d’évènements plus quotidiens vécus ça et là.
Nicolas Quinette, janvier 2018