Après une année d’hypokhâgne, puis des études de sociologie à Nanterre, décevantes celles-ci, des raisons encore mal démêlées m’ont conduit vers les sciences économiques, à la Sorbonne, où j’ai soutenu une thèse de doctorat. Ceci m’a mené vers un long parcours de consultant, dans le domaine de la finance, et de Professeur associé des universités. Mon cheminement d’écriture, lui, a débuté par un journal personnel, qui m’a mené au roman, puis à des formes courtes, nouvelles, récits, microfictions. Deux pôles d’expression, littérature et économie, coexistent ainsi chez moi depuis longtemps, non sans quelque tension. Sont-ils rivaux ou complémentaires ? S’il fallait caractériser mon registre d’écriture dans la fiction, cela tournerait autour de trois axes : - la fiction autobiographique ; - le refus du roman conventionnel, au profit d’une polyphonie qui, laissant émerger le rêve, la pulsion, échappe au récit mené sous la férule d’un narrateur omniscient ; - la conjugaison, enfin, de la scène intime avec celle de la société, où l’enracinement dans une histoire singulière constitue le cheval de Troie pour démonter la mythologie d’une époque. Ainsi, dans Patria o muerte, la spirale destructrice née de la rencontre de Frédéric, le personnage-narrateur, avec Marina, sa compagne cubaine, constitue le fer de lance pour démolir, pièce à pièce, la fable qui recouvre le sidérant dossier politico-judiciaire de Karayan, sombre figure qui a galvanisé toute une génération. Pour sortir du « tunnel du roman », je rédige, de pair, des nouvelles, des instantanés tirés de la vie quotidienne, des chroniques de lecture et des billets sur les « maladies de la pensée » qui ne s’expriment que trop fréquemment sur les ondes. Membre de l’Association pour l’autobiographie, je contribue aussi aux chroniques du site Encres vagabondes, magazine littéraire en ligne, et j’ai rejoint Nouvelle donne, le site de la nouvelle littéraire. Dominique Perrut
Chambre 812 - Louise Narbo, photographies - Dominique Perrut, textes - Arnaud Bizalion Éditeur 2024
